[et_pb_section fb_built=\u00a0\u00bb1″ _builder_version=\u00a0\u00bb3.19.3″ background_color=\u00a0\u00bbrgba(0,0,0,0)\u00a0\u00bb][et_pb_row _builder_version=\u00a0\u00bb3.19.3″ background_color=\u00a0\u00bbrgba(255,255,255,0.5)\u00a0\u00bb][et_pb_column type=\u00a0\u00bb4_4″ _builder_version=\u00a0\u00bb3.18.8″][et_pb_text _builder_version=\u00a0\u00bb3.18.8″ inline_fonts=\u00a0\u00bbIM Fell Great Primer,Georgia\u00a0\u00bb]<\/p>\n
<\/span><\/p>\n
Dans l\u2019imaginaire collectif, la notion de \u00ab\u00a0chanoine\u00a0\u00bb renvoie \u00e0 un vieux pr\u00eatre tout aussi m\u00e9ritant que bedonnant, parce que ce titre honorifique r\u00e9compense souvent, dans l\u2019\u00c9glise, une carri\u00e8re eccl\u00e9siastique bien remplie.<\/span><\/p>\n
En fait, le titre de \u00ab\u00a0chanoine\u00a0\u00bb n\u2019est pas seulement un \u00ab\u00a0plus\u00a0\u00bb, il est aussi un \u00ab\u00a0tout\u00a0\u00bb, dans le sens o\u00f9 il constitue un mode de vie et un esprit propres. C\u2019est ainsi que plusieurs soci\u00e9t\u00e9s de pr\u00eatres constituent des chapitres de chanoines.<\/span><\/p>\n
Leur raison d\u2019\u00eatre\u00a0? La vie liturgique\u00a0: c\u2019est elle qui les r\u00e9unit et leur fait m\u00e9riter ce noble titre. \u00c0 l\u2019instar des moines, les chanoines se retrouvent pour chanter l\u2019Office divin, r\u00e9pondant \u00e0 l\u2019appel de saint Paul\u00a0: \u00ab\u00a0Que vos c\u0153urs s\u2019\u00e9panchent vers Dieu en chants par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels<\/em>\u00a0\u00bb (Col. 3, 16).<\/span><\/p>\n
Tout baptis\u00e9 a pour obligation de rendre un culte \u00e0 Dieu, d\u2019apr\u00e8s les premier et troisi\u00e8me Commandements. Tout fils de Dieu et de l\u2019\u00c9glise a donc une vocation liturgique\u00a0: \u00ab\u00a0C\u2019est dans l\u2019action liturgique que la vie du chr\u00e9tien commence\u00a0; c\u2019est l\u00e0 aussi qu\u2019elle s\u2019ach\u00e8vera<\/em>\u00a0\u00bb[1]<\/a>. C\u2019est ainsi qu\u2019il faut comprendre l\u2019Ite Missa est <\/em>qui conclut chaque Messe, lequel constitue un envoi en mission des fid\u00e8les.<\/span><\/p>\n
Ce que les chanoines de Saint-Remi ne sont pas\u00a0:<\/strong><\/span><\/p>\n
\u00a0\u00a0
Les Chanoines r\u00e9guliers de Lagrasse au ch\u0153ur & gravure ancienne d\u2019un habit de ch\u0153ur<\/em><\/span><\/p>\n
<\/em><\/span>Le chapitre cath\u00e9dral de Fr\u00e9jus-Toulon entourant son \u00c9v\u00eaque, Mgr<\/sup> Rey<\/em><\/span><\/p>\n
B\u00e9n\u00e9dictins chantant l\u2019office (abbaye de Kergonan)<\/em><\/span><\/p>\n
\n
Ce que sont les chanoines de Saint-Remi\u00a0:<\/strong><\/span><\/p>\n
Mgr<\/sup> Rey, de mani\u00e8re historique puisque cela n\u2019existait plus depuis la R\u00e9volution, \u00e9rigea en 2018 ad tempus<\/em> l\u2019\u00e9glise paroissiale du Val en coll\u00e9giale, durant le temps de pr\u00e9sence des chanoines de Saint-Remi. Ceux-ci ont \u00e9t\u00e9 transf\u00e9r\u00e9s en octobre 2019 \u00e0 La Roquebrussanne, dont l’\u00e9glise paroissiale Saint-Sauveur leur sert d’\u00e9glise capitulaire.<\/span><\/p>\n
Stalles de chanoines (basilique de Saint-Maximin)<\/em><\/span><\/p>\n
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Exemple historique<\/strong><\/span><\/p>\n
Dans l\u2019histoire de France, pas si lointaine que cela, nous trouvons l\u2019exemple d\u2019une pri\u00e8re liturgique \u00e0 l\u2019intention de tout le pays\u00a0: les chanoines de Saint-Denis.<\/span><\/p>\n
Le chapitre de Saint-Denis<\/strong> fut un chapitre de chanoines s\u00e9culiers \u00e9tabli en 1806 \u00e0 la basilique de Saint-Denis, dont le pr\u00e9v\u00f4t (dit primicier<\/em>) \u00e9tait le Grand-Aum\u00f4nier de France, et qui r\u00e9unissait jusqu\u2019\u00e0 10 \u00e9v\u00eaques et 24 pr\u00eatres. Le chapitre \u00e9tait ind\u00e9pendant de l\u2019archidioc\u00e8se de Paris et directement rattach\u00e9 au Saint-Si\u00e8ge.<\/span><\/p>\n
La croix canoniale du chapitre royal de Saint-Denis (\u00e9poque Restauration)<\/em><\/span><\/p>\n
Le d\u00e9cret de r\u00e9organisation du chapitre en 1873 (Mal<\/sup> de Mac-Mahon) pr\u00e9cise que les chanoines-pr\u00eatres, contrairement aux \u00e9v\u00eaques, sont assign\u00e9s \u00e0 r\u00e9sidence \u00e0 Saint-Denis, et qu\u2019ils ne peuvent pas prendre \u00ab\u00a0plus de trois mois de vacances<\/em>\u00a0\u00bb (art. 10)\u00a0!<\/span><\/p>\n
Le coll\u00e8ge traversa tout le XIXe<\/sup> si\u00e8cle jusqu\u2019\u00e0 \u00eatre supprim\u00e9 par extinction en 1877. Ce chapitre porta la pri\u00e8re pour la France malgr\u00e9 la succession des r\u00e9gimes qu\u2019elle connut alors (Ier<\/sup> Empire, Restauration, Monarchie de Juillet, IIe<\/sup> R\u00e9publique et 2nd<\/sup> Empire). Le chanoine incarne la stabilit\u00e9 au milieu d\u2019un monde en perp\u00e9tuelle mutation, stabilit\u00e9 qui n\u2019est donc pas propre \u00e0 l\u2019Ordre b\u00e9n\u00e9dictin\u00a0!<\/span><\/p>\n
\n
Qu\u2019est-ce que la liturgie\u00a0?<\/strong><\/span><\/p>\n
La liturgie n\u2019est pas une science des rites, ni un art sacr\u00e9\u00a0; elle est une vie spirituelle<\/strong>, une pratique sacr\u00e9e\u00a0: c\u2019est la pratique par toute l\u2019\u00c9glise de sa vie mystique, c\u2019est-\u00e0-dire de sa vie avec Dieu par J\u00e9sus-Christ.<\/span><\/p>\n
Le v\u00e9n\u00e9rable pape Pie XII, dans son encyclique Mediator Dei<\/em> (1947) consacr\u00e9e \u00e0 la liturgie, donne la d\u00e9finition suivante\u00a0:<\/span><\/p>\n
\u00ab\u00a0La sainte Liturgie est le culte public que notre R\u00e9dempteur rend au P\u00e8re comme Chef de l\u2019\u00c9glise. C\u2019est le culte int\u00e9gral du Corps mystique de J\u00e9sus-Christ, c\u2019est-\u00e0-dire du Chef et de ses membres.<\/em>\u00a0\u00bb<\/span><\/p>\n
Dom G\u00e9rard, abb\u00e9 du Barroux, remarque le r\u00f4le royal et sacerdotal du Christ mis en lumi\u00e8re dans tout acte liturgique, et r\u00e9sume l\u2019essence de la liturgie en disant po\u00e9tiquement\u00a0: \u00ab\u00a0La liturgie est le chant de l\u2019\u00c9poux \u00e0 l\u2019\u00c9pouse, l\u2019union nuptiale du Christ et de l\u2019\u00c9glise<\/em>\u00a0\u00bb.<\/span><\/p>\n
\u00ab\u00a0L\u2019action liturgique est essentiellement un myst\u00e8re, plus divin qu\u2019humain, dont la r\u00e9alit\u00e9 majeure est le culte rendu \u00e0 Dieu dans le Christ, par la sanctification sacramentelle de l\u2019\u00c9glise en tous et en chacun de ses membres<\/em>\u00a0\u00bb (Mgr<\/sup> Martimort). \u0152uvre sacr\u00e9e, la liturgie sera toujours et n\u00e9cessairement un myst\u00e9rieuse\u00a0: mysterium fidei<\/em>, le myst\u00e8re de la foi. Elle est pour l\u2019\u00c9glise une inestimable source de sa foi, une incomparable et vivante cat\u00e9ch\u00e8se selon l\u2019adage\u00a0: lex orandi, lex credendi<\/em> (on prie comme on croit, et inversement).<\/span><\/p>\n
\n
Pourquoi la liturgie traditionnelle\u00a0?<\/strong><\/span><\/p>\n
\u00ab\u00a0Parmi les bienfaits dont l\u2019\u00e2me se trouve redevable \u00e0 la tradition liturgique, <\/em>disait Dom G\u00e9rard, il faut mentionner d\u2019abord le primat de la contemplation sur toute autre activit\u00e9.<\/em>\u00a0\u00bb Et \u00e0 un artisan de la r\u00e9forme liturgique qui lui demandait les raisons de son attachement \u00e0 la liturgie traditionnelle, il r\u00e9pondit que c\u2019\u00e9tait \u00ab\u00a0pour des raisons d\u2019amour<\/em>\u00a0\u00bb \u2212 \u00ab\u00a0Alors \u00e0 cela, il n\u2019y a rien \u00e0 r\u00e9pondre\u00a0!<\/em>\u00a0\u00bb s\u2019exclama ce pr\u00eatre.<\/span><\/p>\n
Dans sa remarquable biographie consacr\u00e9e au Fondateur et premier P\u00e8re Abb\u00e9 du Barroux, Yves Chiron pr\u00e9cise cependant\u00a0: \u00ab\u00a0L\u2019attachement de Dom G\u00e9rard \u00e0 la liturgie traditionnelle n\u2019\u00e9tait pas sentimental ou seulement esth\u00e9tique. Il se fondait sur des raisons solides qu\u2019on trouve exprim\u00e9es, \u00e0 cette \u00e9poque, dans la pr\u00e9face qu\u2019il donne \u00e0 une r\u00e9\u00e9dition des <\/em>Institutions liturgiques de Dom Gu\u00e9ranger. \u2018\u2018<\/em>Ce que Dom Gu\u00e9ranger portait en lui, \u00e9crit Dom G\u00e9rard,<\/em> ce qu\u2019il nous a transmis, c\u2019est l\u2019id\u00e9e liturgique\u2019\u2019. Le restaurateur de Solesmes et de la liturgie romaine en France a su montrer \u2018\u2018<\/em>le lien serr\u00e9, incassable, entre la foi de l\u2019\u00c9glise et sa tradition liturgique\u2019\u2019 et \u2018\u2018<\/em>la victoire de la liturgie traditionnelle [qu\u2019il a obtenue] apr\u00e8s un si\u00e8cle et demi d\u2019innovation et de d\u00e9gradation, est encourageante pour nous qui nous trouvons dans une situation analogue \u00e0 celle de Dom Gu\u00e9ranger\u2019\u2019<\/em>.\u00a0\u00bb[2]<\/a><\/span><\/p>\n
\u00c9l\u00e9ments canoniques sur la vie canoniale<\/strong><\/span><\/p>\n
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\u00ab\u00a0Bonum est confiteri Domino, et psallere nomino tuo, Altissime<\/em>\u00a0\u00bb (Ps. XCI).<\/span><\/p>\n
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Le magist\u00e8re sur la sainte Liturgie<\/strong><\/span><\/p>\n
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\u00ab\u00a0Vous avez vu […] arracher les clercs \u00e0 leurs \u00e9tudes et \u00e0 la discipline eccl\u00e9siastique. […] Nous devons donc [\u00e0 Dieu]<\/strong>, non seulement un culte priv\u00e9, mais un culte public et social, pour L’honorer<\/strong>\u00a0\u00bb (S. Pie X, encyclique Vehementer Nos<\/em>, 1906).<\/span><\/p>\n
<\/span><\/p>\n
\u00ab\u00a0Les psaumes recueillis dans la Bible ont \u00e9t\u00e9 compos\u00e9s sous l’inspiration divine. Certes, d\u00e8s les d\u00e9buts de l’\u00c9glise, ils ont merveilleusement contribu\u00e9 \u00e0 nourrir la pi\u00e9t\u00e9 des fid\u00e8les, qui offraient \u00e0 Dieu, en toute circonstance, un sacrifice de louange, c’est-\u00e0-dire l’acte de foi qui sortait de leurs l\u00e8vres en l’honneur de son nom. Mais il est certain aussi que, selon un usage d\u00e9j\u00e0 re\u00e7u sous la Loi ancienne, ils ont tenu une place \u00e9minente dans la liturgie proprement dite et dans l’Office divin.<\/span><\/p>\n
Telle est l’origine de ce que saint Basile appelle \u00ab la voix de l’\u00c9glise \u00bb, cette psalmodie d\u00e9finie par notre pr\u00e9d\u00e9cesseur Urbain VIII comme \u00ab la fille de cette louange qui se chante sans rel\u00e2che devant le tr\u00f4ne de Dieu et de l’Agneau \u00bb. Et, selon saint Athanase, elle enseigne aux hommes, surtout lorsqu’ils sont consacr\u00e9s au culte divin, \u00ab comment ils doivent louer Dieu et quelles paroles il leur faut employer pour le c\u00e9l\u00e9brer. \u00bb Voici, sur ce sujet une belle parole de saint Augustin : \u00abPour que l’homme puisse adresser \u00e0 Dieu une digne louange, Dieu s’est lou\u00e9 lui-m\u00eame ; et parce qu’il a bien voulu se louer, l’homme sait quelle louange il doit lui adresser. \u00bb<\/span><\/p>\n
Les psaumes poss\u00e8dent en outre une \u00e9tonnante efficacit\u00e9 pour \u00e9veiller dans les c\u0153urs le d\u00e9sir de toutes les vertus. \u00ab Certes, toute la sainte \u00c9criture, de l’Ancien comme du Nouveau Testament, est inspir\u00e9e par Dieu et utile pour l’enseignement, ainsi qu’il est \u00e9crit ; n\u00e9anmoins le livre des Psaumes, comme un paradis contenant tous les fruits des autres livres, propose ses chants et ajoute ses propres fruits aux autres dans la psalmodie. \u00bb Ces paroles sont encore de saint Athanase, qui ajoute tr\u00e8s justement : \u00ab Je pense que, pour celui qui chante les psaumes, ils sont comparables \u00e0 un miroir o\u00f9 il peut se contempler lui-m\u00eame ainsi que les mouvements de son \u00e2me, et psalmodier dans ces dispositions. \u00bb<\/span><\/p>\n
C’est pourquoi saint Augustin parle ainsi dans ses Confessions : \u00abCombien j’ai pleur\u00e9, en chantant tes hymnes et tes cantiques, tant j’\u00e9tais remu\u00e9 par les douces m\u00e9lodies que chantait ton \u00c9glise ! Ces chants p\u00e9n\u00e9traient dans mes oreilles, la v\u00e9rit\u00e9 s’infiltrait dans mon c\u0153ur que la ferveur transportait, mes larmes coulaient, et cela me faisait du bien. \u00bb<\/span><\/p>\n
En effet, peut-on \u00eatre insensible \u00e0 tous ces passages des psaumes o\u00f9 sont proclam\u00e9es si hautement l’immense majest\u00e9 de Dieu, sa toute-puissance, sa justice, sa bont\u00e9, sa cl\u00e9mence inexprimables, et ses autres grandeurs infinies ? Peut-on ne pas r\u00e9pondre par des sentiments semblables, \u00e0 ces actions de gr\u00e2ce pour les bienfaits re\u00e7us de Dieu, \u00e0 ces pri\u00e8res humbles et confiantes pour ce que l’on attend, ou \u00e0 ces cris d’une \u00e2me qui se repent de ses p\u00e9ch\u00e9s ? ~ Peut-on ne pas \u00eatre embras\u00e9 d’amour par cette image du Christ r\u00e9dempteur esquiss\u00e9e avec pers\u00e9v\u00e9rance ? Car saint Augustin \u00ab entendait dans tous les psaumes la voix du Christ soit qu’elle chante ou qu’elle g\u00e9misse, qu’elle se r\u00e9jouisse dans l’esp\u00e9rance ou qu’elle soupire dans la situation pr\u00e9sente. \u00bb\u00a0\u00bb (S. Pie X : Constitution apostolique Divino Afflatu<\/em>, 1911).<\/span><\/p>\n
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Nous avons s\u00e9lectionn\u00e9 quelques extraits de la magnifique encyclique sur la sainte Liturgie <\/strong>du Vble<\/sup> Pape Pie XII que nous citions tout \u00e0 l\u2019heure\u00a0: Mediator Dei<\/em> (1947). Ces passages expriment admirablement ce que doit \u00eatre la vie canoniale, ainsi que ce qu\u2019elle offre aux fid\u00e8les\u00a0:<\/span><\/p>\n
\u2212 La raison d\u2019\u00eatre des pr\u00eatres\u00a0: \u00ab\u00a0Le divin R\u00e9dempteur voulut que la vie sacerdotale, qu\u2019il avait commenc\u00e9e dans son corps mortel par ses pri\u00e8res et son sacrifice, f\u00fbt continu\u00e9e sans interruption au cours des si\u00e8cles dans son Corps mystique qui est l\u2019\u00c9glise. Il institua donc un sacerdoce visible pour offrir en tout lieu l\u2019oblation pure.<\/em>\u00a0\u00bb<\/span><\/p>\n
\u2212 <\/em>Le devoir de tout baptis\u00e9\u00a0: \u00ab\u00a0Le devoir fondamental de l\u2019homme est certainement celui d\u2019orienter vers Dieu sa personne et sa vie. (\u2026) Par la vertu de religion, [il rend] le culte et l\u2019hommage dus \u00e0 l\u2019unique et vrai Dieu.<\/em>\u00a0\u00bb<\/span><\/p>\n
\u2212 Sur la permanence de la louange divine\u00a0: \u00ab\u00a0Entr\u00e9 ensuite dans le lieu de la b\u00e9atitude c\u00e9leste, [le R\u00e9dempteur] veut que le culte institu\u00e9 et rendu durant sa vie sur terre se continue sans interruption.<\/em>\u00a0\u00bb<\/span><\/p>\n
\u2212 Sur la pr\u00e9sence du Christ pendant l\u2019Office divin\u00a0: \u00ab\u00a0Dans toute action liturgique, en m\u00eame temps que l\u2019\u00c9glise, son divin Fondateur se trouve pr\u00e9sent : (\u2026) il est pr\u00e9sent enfin dans les louanges et les pri\u00e8res adress\u00e9es \u00e0 Dieu, suivant la parole du Christ : \u2018\u2018L\u00e0 o\u00f9 deux ou trois sont r\u00e9unis en mon nom, je suis au milieu d\u2019eux\u2019\u2019 (Mt 18, 20). La sainte liturgie est donc le culte public que notre R\u00e9dempteur rend au P\u00e8re comme Chef de l\u2019\u00c9glise ; c\u2019est aussi le culte rendu par la soci\u00e9t\u00e9 des fid\u00e8les \u00e0 son chef et, par lui, au P\u00e8re \u00e9ternel : c\u2019est, en un mot, le culte int\u00e9gral du Corps mystique de J\u00e9sus-Christ, c\u2019est-\u00e0-dire du Chef et de ses membres.<\/em>\u00a0\u00bb<\/span><\/p>\n
\u2212 Sur la beaut\u00e9 de la liturgie\u00a0: \u00ab\u00a0De tout temps, la hi\u00e9rarchie eccl\u00e9siastique a organis\u00e9 et r\u00e9gl\u00e9 le culte divin, rehaussant son \u00e9clat de dignit\u00e9 et de splendeurs nouvelles, pour la gloire de Dieu et le profit spirituel des chr\u00e9tiens. (\u2026) De l\u00e0 vient l\u2019accroissement progressif par lequel des coutumes cultuelles et des \u0153uvres de pi\u00e9t\u00e9 particuli\u00e8res se d\u00e9veloppent peu \u00e0 peu, alors qu\u2019on n\u2019en trouvait qu\u2019un faible indice dans les \u00e2ges ant\u00e9rieurs ; et de l\u00e0 vient aussi parfois que telles pieuses institutions, que le temps avait effac\u00e9es, soient de nouveau remises en usage. Toutes ces transformations attestent la vie permanente de l\u2019\u00c9glise \u00e0 travers tant de si\u00e8cles ; elles expriment le langage sacr\u00e9 qui, au cours des temps, s\u2019est \u00e9chang\u00e9 entre elle et son divin \u00c9poux, pour dire sa foi et celle des peuples \u00e0 elle confi\u00e9s, et son amour in\u00e9puisable ; et elles montrent la sage p\u00e9dagogie par laquelle elle excite et augmente de jour en jour dans les croyants \u00ab\u00a0le sens du Christ\u00a0\u00bb. <\/em><\/span><\/p>\n
\u2212 <\/em>Sur la solennit\u00e9 de la liturgie\u00a0: \u00ab\u00a0En outre, la messe dialogu\u00e9e ne peut prendre la place de la messe solennelle, qui, m\u00eame si elle est c\u00e9l\u00e9br\u00e9e en la pr\u00e9sence des seuls ministres, jouit d\u2019une dignit\u00e9 particuli\u00e8re \u00e0 cause de la majest\u00e9 des rites et de l\u2019\u00e9clat des c\u00e9r\u00e9monies ; celles-ci, toutefois, prennent beaucoup plus de grandeur et de solennit\u00e9 si, comme l\u2019\u00c9glise le d\u00e9sire, un peuple nombreux et pieux y assiste. (\u2026) par cette mani\u00e8re de faire, [l\u2019\u00c9glise militante] r\u00e9pond en quelque sorte \u00e0 l\u2019\u00c9glise triomphante qui \u00e9l\u00e8ve continuellement son hymne de louange \u00e0 Dieu.<\/em>\u00a0\u00bb<\/span><\/p>\n
\u2212 <\/em>Sur l\u2019Office divin\u00a0: \u00ab\u00a0Ce qu\u2019on appelle l\u2019office divin est la pri\u00e8re du Corps mystique du Christ adress\u00e9e \u00e0 Dieu, au nom et pour l\u2019avantage de tous les chr\u00e9tiens, par les pr\u00eatres et les autres ministres de l\u2019\u00c9glise ainsi que par les religieux d\u00e9l\u00e9gu\u00e9s par elle \u00e0 cet effet. (\u2026) Il ne s\u2019agit donc pas uniquement d\u2019une r\u00e9citation ou d\u2019un chant qui, malgr\u00e9 la perfection due \u00e0 sa conformit\u00e9 aux r\u00e8gles de l\u2019art musical et des rites sacr\u00e9s, toucherait uniquement les oreilles ; ce dont il s\u2019agit, c\u2019est avant tout l\u2019\u00e9l\u00e9vation de notre esprit et de notre \u00e2me vers Dieu afin de lui consacrer pleinement, en union avec J\u00e9sus-Christ, nos personnes et toutes nos actions.<\/em>\u00a0\u00bb<\/span><\/p>\n
\u2212 <\/em>Sur l\u2019importance pour les la\u00efcs \u00e0 se joindre aux c\u00e9r\u00e9monies liturgiques\u00a0: \u00ab\u00a0Grande est la douleur qui remplit Notre \u00e2me \u00e0 voir la mani\u00e8re dont, de nos jours, le peuple chr\u00e9tien passe son apr\u00e8s-midi les jours de f\u00eate. On remplit les lieux de spectacles et d\u2019amusements publics, bien loin de se rendre comme il conviendrait aux \u00e9difices religieux. Tous, au contraire, doivent venir \u00e0 nos \u00e9glises pour s\u2019y entendre enseigner la v\u00e9rit\u00e9 de la foi catholique, pour y chanter les louanges de Dieu <\/em>[le Pape fait allusion ici aux V\u00eapres du dimanche], pour y recevoir du pr\u00eatre la b\u00e9n\u00e9diction eucharistique et y \u00eatre r\u00e9confort\u00e9s contre les adversit\u00e9s de cette vie par le secours du ciel.<\/em>\u00a0\u00bb<\/span><\/p>\n
\u2212 L\u2019esprit de la liturgie\u00a0: \u00ab\u00a0Dans tout ce qui regarde la liturgie, il faut que se manifestent le plus possible ces trois caract\u00e8res, dont parle Notre pr\u00e9d\u00e9cesseur Pie X : 1) le respect du sacr\u00e9, qui rejette avec horreur les nouveaut\u00e9s profanes ; 2) la tenue et la correction des \u0153uvres d\u2019art, vraiment dignes de ce nom\u00a0; 3) enfin le sens de l\u2019universel qui, tout en tenant compte des traditions et coutumes locales l\u00e9gitimes, affirme l\u2019unit\u00e9 et la catholicit\u00e9 de l\u2019\u00c9glise<\/em>[3]<\/a>.<\/em>\u00a0\u00bb<\/span><\/p>\n
La liturgie selon Dom G\u00e9rard du Barroux<\/strong><\/span><\/p>\n
La sainte Liturgie nous donne les arrhes de l\u2019\u00e9ternit\u00e9.<\/span><\/p>\n
Autres citations sur la sainte Liturgie<\/strong><\/span><\/p>\n
[1]<\/a> R.P. Joseph de Sainte-Marie o.c.d., L\u2019Eucharistie Salut du monde \u2013 <\/em>\u00c9<\/em>tudes sur le saint Sacrifice de la Messe, sa c\u00e9l\u00e9bration, sa conc\u00e9l\u00e9bration<\/em>, Paris, \u00e9d. du C\u00e8dre, 1981, p. 418.<\/span><\/p>\n
[2]<\/a> Yves Chiron, Dom G\u00e9rard Calvet (1927-2008) \u2013 Tourn\u00e9 vers le Seigneur<\/em>, \u00e9d. Sainte-Madeleine, 2018, pp. 337-338.<\/span><\/p>\n
[3]<\/a> S. Pie X, Motu Proprio Tra le sollecitudini<\/em> (1903).<\/span><\/p>\n